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PAROLE D'HÉRITAGE

Parole du singe

Le singe dit un jour au lièvre :

 

« Si tu me vois courir en jetant de temps en temps un œil derrière moi, ce n’est pas par peur. C’est pour garantir mon avenir. »

Commentaire et interprétation

 

Cette parole nous enseigne que se retourner sur le passé ou surveiller ses arrières ne signifie pas forcément avoir peur ou être lâche. Au contraire, cela peut relever de la préparation, de la vigilance ou de la sagesse stratégique.

Le singe ( figure rusée et prudente dans la tradition africaine ) nous rappelle ici que courir vers l’avenir sans se retourner, c’est risquer de répéter les erreurs du passé ou de tomber dans un piège.

C’est une leçon de prudence active : avancer, oui, mais en gardant la mémoire et l’œil alerte.

Exemples concrets pour illustrer cette parole :

​​

  1. Dans la vie sociale :

    Une personne ambitieuse peut se projeter vers de grands projets, mais elle ne doit jamais oublier d’où elle vient, ni négliger les leçons du passé. Sinon, son ascension peut être fragile.

  2. En politique ou en leadership traditionnel :

    Un chef éclairé consulte les anciens, étudie l’histoire de son peuple avant de prendre des décisions majeures. Il court vers l’avenir, mais garde un œil sur le passé.

  3. Dans l’éducation :

    Un jeune qui réussit à l’école ou dans un métier doit parfois se retourner pour tendre la main à ceux qui viennent après lui, et ne pas oublier les sacrifices de ses parents ou de sa communauté.

 

L’équipe Savane Écho / 15 Juin 2025

SAVANE ÉCHO

PAROLE D'HÉRITAGE

Les cicatrices de nos anciens

 "Les cicatrices de nos anciens ne sont pas des blessures à cacher, mais des cartes à suivre pour ne pas se perdre."

Nos ancêtres n’avaient pas toujours les mots pour dire, mais ils avaient les gestes, les silences et les regards. Ils savaient que la vraie sagesse ne se crie pas, elle se vit. En ce mois de juillet, tendons l’oreille à ces murmures anciens : ceux des mères fatiguées qui tressaient l’espoir au clair de lune, des vieux griots qui portaient l’Histoire dans leurs dos voûtés, et des forgerons silencieux qui faisaient parler le feu.

Ne méprisons jamais les récits cassés, les traditions usées ni les proverbes oubliés. Ils sont le tissu de notre survie, les repères de notre devenir.

Car une société qui oublie ses anciens est comme une maison sans fondations : belle en apparence, mais vouée à s’écrouler.

L'équipe SAVANE ÉCHO /15 JUILLET 2025

SAVANE ÉCHO

PAROLE D'HÉRITAGE

La mouche dans le pain

« Même en savourant le pain, méfie-toi de ce que ta langue célèbre : la mouche peut se cacher sous la mie. »

🔍 Sens profond :

Dans cette image simple mais malicieuse, le pain représente le plaisir, l’aisance, la satisfaction. Et la mouche symbolise le danger invisible, la tromperie, l’inattendu masqué dans le confort.

Autrement dit :

Ce n’est pas parce que tu es dans une période douce que tout ce que tu reçois est bon.
Ce n’est pas parce que c’est agréable en bouche que c’est bon pour toi.

💡 Enseignement traditionnel :

  • Apprendre à ne pas se fier uniquement au plaisir immédiat

  • Garder un esprit lucide, même dans l’abondance

  • Cultiver la présence d’esprit, même quand tout semble aller bien

 

✍️ Commentaire éditorial de Savane Écho :

Dans un monde qui nous pousse à consommer, à avaler, à célébrer sans recul… ce proverbe agit comme un tambour discret. Il nous murmure que la vraie sagesse, ce n’est pas de refuser le pain, mais de rester attentif à ce qui s’y glisse.

Il nous rappelle aussi que la vigilance n’est pas de la méfiance : c’est de l’amour lucide, une manière de se protéger sans se fermer.

Dans la savane comme dans nos villes, les illusions sont parfois bien emballées. Et celui qui veut transmettre doit aussi apprendre à observer, même ce qui se cache sous la mie.

🌾 À méditer :

Le danger ne frappe pas toujours avec fracas.
Parfois, il vibre doucement… entre une bouchée et une caresse.

 

L'équipe SAVANE ÉCHO / 25 Juillet 2025

SAVANE ÉCHO

PAROLE D'HÉRITAGE

Le pagne de grand-mère ne se jetait jamais

Dans bien des foyers d’Afrique, il y avait autrefois un geste qui ne se faisait jamais : jeter le pagne d’une grand-mère.
Qu’il soit râpé, rapiécé ou délavé, ce morceau de tissu conservait une valeur symbolique et affective. Il ne couvrait pas seulement un corps : il portait une vie, une histoire, des souvenirs brodés au fil des jours.

Chaque pli était une mémoire, chaque couture une résistance. Loin d’être un simple textile, ce pagne racontait la dignité d’une femme, la patience face à l’adversité, les veillées au clair de lune, les bénédictions murmurées au creux du foyer.

Aujourd’hui, dans une société qui valorise le neuf et jette l’ancien sans remords, ces héritages disparaissent peu à peu.
La culture du jetable a infiltré les esprits : objets, traditions, anciens… tout ce qui semble usé est évacué.
Chez certains jeunes, on se défait des symboles comme on se débarrasse d’un vieux vêtement. Résultat : des racines qui s’effilochent, des identités en déséquilibre, une mémoire commune en perte de transmission.

Le pagne de grand-mère nous enseigne pourtant autre chose : que la valeur d’une chose ne réside pas dans sa brillance, mais dans ce qu’elle porte.
Dans les plis du tissu, il y a des prières. Dans ses taches, des luttes. Dans ses franges, des récits muets.

Refuser de jeter, c’est choisir de continuer à tisser.
C’est faire le choix de garder le fil.
Et dans un monde qui coupe sans recoudre, ce geste est déjà un acte de résistance.

 L'équipe SAVANE ÉCHO / 30 Juillet 2025

Le pagne de grand-mère (2).png

SAVANE ÉCHO

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